Lettre ouverte de Jean-Claude BOULARD, Maire du Mans, Président de Le Mans Métropole. |
Le 04 octobre 2011
Défendre les petits barrages au nom des acquis …de la révolution néolithique
Il y a 10 000 ans des hommes jusqu’alors cueilleurs chasseurs, qui devaient composer avec les rivières sauvages, découvrent les moyens de cultiver les plantes et d'élever des animaux. Or pour cultiver des plantes et élever des animaux ils ont besoin d'eau de façon plus régulière. Alors ils vont essayer de limiter les effets des sécheresses trop longues ou des inondations trop fortes.
Pour trouver la solution, ils ne font pas de colloques dans les amphis parce qu'il n'y a pas d’amphi, ils ne s’adressent à aucune agence, car il n’y a pas d’agence, il leur suffit de s’appuyer sur leur capacité d’observation. Ils constatent que la nature à l'état brut fait, de temps en temps en matière d’eau, n'importe quoi, soit des excès d’eau, soit des insuffisances d’eau.
Or pour cultiver les plantes et élever des animaux, il faut disposer d’eau régulièrement, pour cela il faut faire des réserves. Ils décident de construire des retenues d’eau qui deviendront des petits barrages.
Voilà pourquoi il y a 10 000 ans, les hommes du Néolithique ont réalisé des barrages.
10 000 ans après, leurs descendants constatent avec plaisir que lors de la sécheresse de 2011, ces petits barrages se sont révélés utiles.
La défense des acquis de la révolution néolithique s’inscrit dans le combat contre le retour à l’état de nature qui produit inondation et sécheresse.
Ce combat ne va pas être facile, parce que faire gagner l’homme du néolithique dans les colloques, les structures, les agences, constitue un défi.
Relevons ce défi au nom de ces petits barrages qui apportent l’odeur de la mousse, le bruit d’une chute, l’oxygénation régulière de la rivière.
Lors de la sécheresse 2011 l’Etat a donné comme instruction de fermer les portes des petits barrages…pour retenir l’eau… retenant… une leçon qui a 10 000 ans.
Jean-Claude BOULARD Maire du Mans. Président de Le Mans Métropole.
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